Jésus un roi d'humilité
Roi et serviteur
Il apparaît que l’idée de Roi, appliqué ainsi à Jésus à travers le titre de fils, se rencontre avec l’idée de serviteur. En tant que roi, il est serviteur, et en tant que serviteur, il est roi. […]
L’équivalence entre fils et serviteur, entre gloire et services, à laquelle l’on aboutit ainsi et qui amena une interprétation toute nouvelle de l’idée de roi et de l’idée de fils, a trouvé sa formulation sans doute la plus grandiose dans la lettre aux Philippiens (2, 5-11), donc dans un texte qui est encore né entièrement sur le sol du christianisme palestinien. Il renvoie à l’exemple fondamental des sentiments de Jésus, qui ne retint pas jalousement l’égalité avec Dieu, qui lui revenait de droit, mais qui s’est engagé dans l’humble condition de serviteur, jusqu’à la totale dépossession de lui-même. Le terme evacuatio employé par le texte latin signifie qu’il s’est « vidé complètement » : renonçant à être pour soi, il est entré dans la pure dynamique du « pour ». Mais, continue le texte, par là-même il est devenu le Maître de l’univers, de tout le cosmos, devant qui ce dernier accomplit la proskinèse, c’est-à-dire le rite et l’acte de soumission, auquel seul le roi véritable a droit. Celui qui obéit librement apparaît alors être le véritable Seigneur ; Celui qui s’est abaissé jusqu’à l’extrême limite de la dépossession de soi est devenu par là-même le Seigneur du monde. […] Celui qui ne tient absolument pas à soi, mais qui est pure relation, coïncide par le fait avec l’Absolu et devient Seigneur. Le Seigneur devant qui tout genou fléchit est l’agneau immolé, représentant une existence qui est un pur acte, pur « être-pour ». La liturgie cosmique, l’hommage d’adoration de l’univers se déploie autour de cet agneau (cf. Ap 5).
Benoît XVI, La Foi chrétienne d’hier et d’aujourd’hui, p. 147-148
Méditer
Et moi, à la suite du Christ, est-ce que je suis humble ? Est-ce que j’ai le désir de grandir en humilité ?